(A J R D F) Association de Jeunes Ressortissants de Dioncoulané en France
Histoire du Mali
29/01/2014 21:08
Histoire du Mali
V ème millénaire avant J.C. :
Présence humaine révélée par de nombreux vestiges néolithiques dans l'adrar des Iforas.
III ème millénaire :
Les migrations des populations sahariennes vers la vallée du Niger débutent alors que le climat se fait plus aride.
A l'aube de notre ère :
Le delta intérieur du fleuve est déjà au cœur des échanges entre la savane et le désert. Les premières cités s'y développent, telle Djenné. Le commerce transsaharien du sel et de l'or fonde la prospérité de l'empire du Ghana, érigé par les Sarakolé, vers le V ème siècle après J.C., dans cette région du Soudan occidental, entre les fleuves Niger et Sénégal.
1076 :
L'empire succombe sous les coups des Almoravides berbères, qui ont entrepris l'islamisation de l'Afrique occidentale. C'est à cette époque que les pasteurs bambara s'établissent dans la région tandis que les Sarakolé animistes sont refoulés vers le sud. Les Songhaï, venus de l'est, fondent un empire dont la capitale est Gao.
XIII ème siècle :
L'empire Songhaï est absorbé par l'empire du Mali, qui contrôle les gisements aurifères du Haut-Sénégal-Niger et qui, à son apogée, sous le règne de Kankan Moussa, étend son influence sur toute la savane de l'Ouest africain, jusqu'à l'Atlantique. Djenné, Gao, mais surtout Tombouctou deviennent de grands centres commerciaux, artistiques et intellectuels de l'islam soudano-malien.
XV ème siècle :
Leur rayonnement s'accroît encore après que l'empire du Mali se soit effacé au profit de l'empire Songhaï. Les armées de Sonni Ali puis d'Askia Mohammed diffusent l'islam à travers la savane. Au maximum de son extension, l'empire Songhaï couvre la plus grande partie du Mali moderne, englobe à l'ouest des territoires de l'actuelle Guinée et s'étend à l'est jusqu'à Kano, au nord du Nigeria.
1591 :
L'empire est presque totalement détruit par une invasion marocaine.
XVII ème et XVIII ème siècles :
Le territoire malien est morcelé en plusieurs petits États dont celui fondé à Ségou par les Bambara. Ces derniers, comme les Dogon, ont résisté à l'islamisation.
L'esclavage se répand avec l'extension de l'islam.
Seconde moitié du XIX ème siècle :
Les Bambara sont la cible de la guerre sainte menée par le chef musulman El-Hadj Oumar Tall (1797-1864), fondateur d'un empire toucouleur, s'étendant de Tombouctou jusqu'aux sources du Niger et du Sénégal.
1864 :
Les troupes d'El-Hadj Oumar Tall sont défaites par les Français dirigés par Louis Faidherbe à Bandiagara.
La colonisation
A partir de 1880 :
La conquête française de la région est le fait de Joseph Gallieni qui mène des combats meurtriers contre les troupes de Samory Touré, chef de guerre dioula et fondateur d'un empire théocratique dans le Haut-Niger, et contre les Toucouleurs, qui résistent au nord.
1898 :
La conquête est achevée.
Le Mali, une partie de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger actuels sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française.
1904 :
Ces territoires forment la colonie du Haut-Sénégal-Niger, dont la capitale est Bamako.
1920 :
Elle devient le Soudan français après que la Haute-Volta (aujourd'hui Burkina Faso) en ait été détachée.
La colonie fit l'objet d'une politique de valorisation économique, qui s'accompagna du recours au travail et à la conscription forcée. Toute activité politique est, en revanche, interdite aux colonisés jusqu'aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.
1946 :
A Bamako est constitué le Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.), qui mène la lutte pour l'indépendance de l'Afrique occidentale. Sa section malienne, l'Union Soudanaise, est dirigée par Modibo Keita.
1956 :
Le Soudan français accède à l'autonomie interne.
1958 :
Le Soudan français devient une république au sein de la Communauté française.
17 janvier 1959 :
Cette république se joint au Sénégal pour former la fédération du Mali.
20 juin 1960 :
La Fédération du Mali se proclame indépendante.
Septembre 1960 :
La Fédération éclate, en partie à cause de la rivalité entre Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita, deux figures du nationalisme africain. L'ancien Soudan français conserve le nom prestigieux de Mali et Keita demeure président de la nouvelle république du Mali, proclamée le 22 septembre 1960.
Le même mois, le nouvel État devient membre de l'Organisation des Nations Unies.
Le Mali, sous la direction de Keita, qui fonde son pouvoir sur l'US-RDA, seul parti représenté à l'Assemblée, poursuit une politique de développement économique guidée par les principes du socialisme étatiste.
La dictature de Moussa Traoré
Novembre 1968 :
L'échec de cette politique provoque un coup d'État militaire qui porte au pouvoir le lieutenant Moussa Traoré. Celui-ci interdit tout groupement politique.
1979 :
Moussa Traoré crée un parti unique, l'Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM). Ce régime dictatorial se révèle incapable de faire progresser l'économie de façon appréciable.
De 1968 à 1974, puis de 1983 à 1985 :
Des sécheresses persistantes entraînent des famines, tandis que l'État épuise ses maigres ressources dans un différend avec le Burkina Faso.
Le contentieux territorial, portant sur la bande d'Agacher, s'aggrave jusqu'à provoquer un affrontement armé entre les deux pays, en 1985. Il fut réglé, en 1986, par la Cour internationale de justice.
Cette même année est marquée par d'importantes grèves étudiantes et syndicales. Au mécontentement causé par la crise économique, à l'impopularité des plans d'ajustements structurels mis en œuvre à partir de 1981, s'ajoute l'aspiration démocratique, qui se traduit, en 1990, par la formation de trois mouvements politiques d'opposition.
Dans le même temps, la rébellion armée des Touareg reprend avec vigueur au nord.
Mars 1991 :
La répression brutale des Touareg par l'armée contribue au renversement de Moussa Traoré après plusieurs mois d'émeutes dans le pays.
Le retour à la démocratie
Les libertés publiques sont rétablies par un Comité transitoire pour le salut du peuple, dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumany Touré et sous l'égide duquel sont organisées les premières élections libres du Mali indépendant.
Février 1993 :
Moussa Traoré, au terme d'un procès exemplaire, est condamné à mort. Le nouveau régime, présidé par Alpha Oumar Konaré, manifeste sa volonté de résoudre le conflit touareg, mais aussi la crise sociale, par la négociation.
Ses efforts pour renforcer la démocratie demeurent cependant menacés par la persistance des difficultés économiques.
Mai 1997 :
Konaré est réélu avec 80 % des suffrages exprimés (l'opposition a appelé au boycott). Avec un budget plus ou moins en équilibre, et la bonne image que présente son président qui affiche un train de vie modeste, le Mali est souvent cité comme un pays de "bonne gouvernance". Conformément à la Constitution, le président Konaré, qui terminera son second mandat en 2002, entend ne pas s'accrocher au pouvoir.
- Mai 2002 :
Election à la présidence de la République du général Amadou Toumani Touré, 53 ans.
Surnommé ATT par les Maliens, le général à la retraite a obtenu 64,35 % des voix au second tour, contre 35,65 % à son adversaire Soumaïla Cissé, candidat de l'Alliance pour la Démocratie au Mali (Adéma), le parti qui a gouverné durant une décennie.
Amadou Toumani Touré bénéficie, une fois n'est pas coutume pour un ancien militaire africain, d'un préjugé favorable de la communauté internationale.
Démocrate, vertueux, pétri d'humanisme : les qualificatifs élogieux ne manquent pas à son égard.
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